Avril 2018
Il y a 100 ans : 1918, document n° 4
Aviateur de France à Metz...
Cette carte postale française envoyée à un soldat en janvier 1915 représente en fond de paysage la ville de Metz, bien reconnaissable avec la cathédrale et la Moselle au-dessus desquels vole un avion ; et au premier plan dans deux encarts une Alsacienne et une Lorraine. Elle porte le titre « Aviateur de France à Metz ».
Même si cette carte ne date pas précisément de 1918, elle montre l’importance qu’a prise l’aviation dans la guerre de 1914-1918. Les aviateurs deviennent d’ailleurs de véritables héros populaires, des « As ». Les succès de certains d’entre eux sont largement médiatisés et instrumentalisés. De nombreuses récompenses leur sont attribuées. 182 pilotes français reçoivent ainsi le titre d’as, qui distingue les aviateurs comptant plus de cinq victoires. Nombre de pilotes obtiennent aussi des décorations ou sont salués par des citations. Une revue consacrée à leurs exploits est même publiée à partir de 1916 et présente des articles aussi sur les « As ennemis » : La Guerre aérienne illustrée. Un article du n° du 6 décembre 1917 intitulé « Souvenirs du G.B. 1 » (1er groupement de bombardement) p. 54-57, expose des photos aériennes de l’aérodrome « ennemi » de Metz-Frescaty (en Lorraine annexée) et du bombardement des usines de munitions de Pagny-sur-Moselle, en France occupée.
Les Archives départementales de Moselle possèdent aussi un fonds de photographies de la Ière Guerre mondiale, celui de Joseph-Auguste Schweisthal (1481 clichés en cours de description).
Enfin, le lien avec l’arrière est représenté par l’allégorie de l’Alsace et de la Lorraine. Ces deux symboles sont illustrés par des femmes, qui offrent un imaginaire aux soldats et aviateurs isolés au fond de leurs tranchées ou de leurs avions. Ces cartes postales, dont la période est à son apogée pendant la Ière Guerre mondiale, circulent en abondance sur les fronts ; elles apportent une petite compensation à l’absence des femmes, réconfortent face à la souffrance quotidienne, à l’angoisse de l’éloignement et l’oubli ; elles rappellent aussi aux combattants leurs vies d’avant-guerre auprès de leur famille et de leur pays perdu(s).
Réf. arch. dép. : Carte postale 8FI806/1