Février 2018
Il y a 100 ans : 1918, document n° 2
L’ultime effort de guerre allemand
Au printemps 1918, l’Allemagne, libérée de son front Est, depuis la signature du traité de Brest-Litovsk, peut concentrer son action militaire sur le front Ouest. Cette nouvelle situation doit permettre d’engager une offensive décisive à partir de mars.
Bien que le traité avec la Russie prévoie une indemnisation pour le Reich, l’économie allemande est exsangue. C’est dans un contexte économique et social difficile, car la fin de l’année 1917 a été marquée par des mouvements de grèves importants et la disette a envahi tout le pays, Lorraine allemande comprise, que le gouvernement lance son 9e emprunt de guerre.
L’affiche destinée à séduire les épargnants reprend tous les codes de la propagande : slogan court sans équivoque ; graphisme épuré. La tonalité est résolument celle d’un effort définitif : « 9e emprunt de guerre : les neuf boules dans le mille !». Le personnage, un civil aux manches relevées en train de jouer aux quilles, symbolise l’appui de l’arrière à l’armée. Si le mot « guerre » ne figurait pas sur l’affiche, on pourrait imaginer un document du temps de paix.
Après une réussite incontestable des offensives entre Flandre et Aisne jusqu’en mai 1918, les troupes allemandes sont contraintes au repli dès la fin de juillet. Les Alliés, en septembre 1918, après avoir réduit le saillant de Saint-Mihiel, préparent une grande offensive sur Metz, dont l’initiative est laissée aux Américains. Les autorités allemandes font évacuer tous les civils à l’arrière du front de la Seille et du Saulnois. La fin des dernières offensives laisse une armée allemande démoralisée, une économie épuisée et une opinion résolue à une paix rapide : l’offensive de novembre 1918 sur Metz n’eut donc pas lieu.
Réf. arch. dép. : 17Fi432