Janvier 2018
Il y a 100 ans : 1918, document n° 1
Un ancien combattant « lorrain »
Après 1918, les anciens combattants originaires de Moselle qui avaient combattu dans l’armée impériale allemande – 85 à 90% des hommes qui firent la guerre environ – furent communément désignés sous l’appellation de « Lorrains ». Dès 1923, ils obtinrent les mêmes droits que les combattants de l’armée française et, lorsqu’elle fut créée en 1927, purent demander la carte du combattant.
François Reb, né le 1er février 1887 à Nancy, est alsacien-lorrain, donc ressortissant de l’Empire allemand, parce que son père l’est. Sa famille est en effet établie à Saltzbronn (comm. Sarralbe) et c’est probablement là qu’il résidait à la déclaration de guerre. En février 1915 – donc bien tard : pour quelle raison, on ne le sait - il est mobilisé au dépôt du 34e régiment d’infanterie à Neustettin (auj. Szczecinek, Pologne), incorporé dans un régiment d’infanterie et blessé au bras le 25 octobre suivant dans le 33e. Il est soigné à l’hôpital d’Intersburg (auj. Tcherniakhovsk, Russie). Son dossier est remarquable parce qu’il a remis à l’administration un certificat provisoire de la décoration de la croix de fer de 2e classe (l’équivalent de la croix de guerre française) en date du 6 octobre 1917 et un diplôme illustré de l’insigne des blessés (Verwundeten-Abzeichen) du 13 mai 1918. Pourtant, il ne semble pas qu’après sa blessure il ait jamais repris un service actif, étant affecté au 380e régiment d’infanterie puis au centre d’instruction de Kowno (auj. Kaunas, Lituanie) jusqu’en octobre 1918. En 1937 la carte et la retraite du combattant lui sont accordées. Il vivait encore en 1949.
Réf. arch. dép. : 1001W, doss. n° 71306